Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
LE DIABLE

pointe de l’aube, les lits des voyageurs étaient vides, et leurs trois ânes n’étaient plus à l’étable.

Au lever du soleil, le Diable arriva.

— « Forgeron, rembourse-moi mon or. Sinon, je t’emporte dans mon enfer.

— Diable, il y aura sept ans ce soir, tu m’as remis une bourse pleine de doubles louis d’or et de quadruples d’Espagne. J’ai donc jusqu’à ce soir pour te rembourser. Si je ne te paye pas à l’heure juste, emporte-moi dans ton enfer.

— Forgeron, c’est juste. Mais j’ai marché toute la nuit. Je crève de faim. Par pitié, donne-moi de quoi déjeûner.

— Diable, je serais content de te régaler. Par malheur, je suis pauvre. Tiens, partageons ce morceau de pain, et montons sur ce noyer. Nous mangerons des noix vertes. »

Tous deux montèrent sur le noyer, et mangèrent à leur faim.

— « Maintenant, Diable, descends si tu peux. »

Le Forgeron descendit sans peine, et le Diable tâcha d’en faire autant. Mais il demeura pris dans les branches pendant trois heures d’horloge.

— « Diable, tu t’es attardé sur le noyer. Entre dans ma boutique. Nous parlerons de notre affaire. Tiens, assieds-toi sur l’enclume. Et maintenant, tâche de te relever.

— Forgeron, je ne puis pas.