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SUPERSTITIONS

peur. Le Diable ne t’emportera pas dans son enfer.

— Merci, mes amis. Qui êtes-vous donc ?

— Moi, dit l’un des trois hommes, je suis saint Jean. Écoute, Forgeron. Devant ta porte est un beau noyer chargé de noix vertes. Tâche de faire monter le Diable sur cet arbre. Je te promets que, par la vertu de mes prières, il ne s’en tirera pas de sitôt.

— Moi, dit l’autre des trois hommes, je suis saint Pierre. Dans ta forge est une grosse enclume. Tâche de faire asseoir le Diable dessus. Je te promets que, par la vertu de mes prières, il ne s’en tirera pas de sitôt.

— Moi, dit le dernier des trois hommes, je suis Notre-Seigneur Jésus-Christ. Tâche de jeter le Diable dans tes latrines. Je te promets que, par la vertu de mes prières, le Diable n’en sortira plus jamais, jamais.

— Merci, saint Jean. Merci, saint Pierre. Merci, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Maintenant, j’ai le cœur content. Le Diable peut venir. À votre santé.

— À la tienne. Forgeron. Et maintenant, au lit. Ne manque pas de nous réveiller demain matin, avant la pointe de l’aube. »

Tous quatre allèrent se coucher. Mais le lendemain, quand le Forgeron se leva, bien avant la