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LE DIABLE

— Bonsoir, mes amis. Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Forgeron, nous sommes affamés et las. Pour l’amour du Bon Dieu et de la sainte Vierge Marie, fais-nous souper et coucher.

— Avec plaisir, mes amis. Tenez, voici l’étable. Enfermez-y vos ânes, et ne les laissez manquer ni de paille ni de foin. Femme, prépare le coucher et le souper de ces braves gens. »

Une heure après, les trois hommes devisaient et mangeaient le ventre à table, avec le Forgeron, sa femme et ses enfants.

— « À ta santé, Forgeron.

— À la vôtre, mes amis.

— Forgeron, tu es triste. Conte-nous ta peine.

— C’est vrai, mes amis. Je suis triste, bien triste. Tout-à-l’heure vous saurez pourquoi. »

Quand sa femme et ses enfants furent couchés, le Forgeron parla.

— « Mes amis, vous voulez savoir pourquoi je suis triste. Je vais vous conter ma peine. Il y a sept ans moins un jour, le Diable m’a prêté de l’or. Pour le lui rembourser tout, il me manque encore cent pistoles. Demain, le Diable viendra. Je ne pourrai pas le payer, et il m’emportera dans son enfer.

— Forgeron, dirent les trois hommes, la charité que tu nous fais te sera payée. N’aie pas