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LE DIABLE

— Homme, si ta femme doit être à moi, il faut qu’elle se donne elle-même. Dis : « Diable, je suis à toi. » Aussitôt, je te porte en enfer, et tu parleras à ton oncle.

— Diable, je ne ferai pas cela. Si je me donne à toi, l’enfer m’attend quand je serai mort.

— Homme, l’enfer n’est pas un mauvais pays.

— Diable, prouve-moi que tu dis vrai. Si tu n’as pas menti, je sais ce que je dois faire. »

Alors, le Diable mena l’homme dans un grand château, où il trouva son oncle attablé, en compagnie de force gens.

— « Bonjour, mon oncle.

— Bonjour, mon neveu. »

L’homme s’approcha de son oncle, pour lui toucher la main. Il se sentit brûler, comme par une barre de fer rouge.

— « Souffrez-vous, mon oncle ? Pourtant, vous avez l’air de mener ici bonne vie.

— Mon neveu, je souffre mort et passion.

— Eh bien, mon oncle, puisque rien ne peut vous tirer d’enfer, dites-moi vite où est le contrat qui me fait maître du champ que mon frère me dispute en justice.

— Mon neveu, il est caché dans un trou de mur, derrière la grande armoire de la chambre où je suis mort.

— Merci, mon oncle. »