Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

Sur le premier coup de midi, le jeune homme et son camarade repartirent. Ils marchèrent sans manger, sans boire, et sans s’asseoir, jusqu’au coucher du soleil. Alors, ils traversèrent un grand bois, où ils trouvèrent une bête, qui leur sembla petite de loin, et grande de près. Cette bête sauta sur le dos du jeune homme, et s’y tint avec ses griffes, sans que celui-ci en fût épouvanté. Alors, ils continuèrent leur route, et demandèrent à coucher dans la première maison qu’ils trouvèrent. Le jeune homme, qui portait toujours la bête sur son dos, se retira seul dans une chambre.

Sur le premier coup de minuit, on entendit dans cette chambre un grand tapage, qui dura pendant trois heures d’horloge. Ensuite, on n’entendit plus rien, et tous les gens de la maison s’endormirent jusqu’au lever du soleil. Alors, on entra dans la chambre où s’était fait ce grand tapage. Mais on n’y trouva ni le jeune homme, ni la bête, et on n’a jamais su ce qu’ils étaient devenus[1].

  1. Dicté par Marianne Bense du Passage-d’Agen (Lot-et-Garonne).