Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

revenu me voir. Va le trouver, et dis-lui que je l’attends, car je suis enceinte. Il faut nous marier bientôt.

— Sois tranquille. Ton secret sera gardé. Ta commission sera faite. »

Le même jour, l’amie de la jeune fille alla trouver le jeune homme, et lui dit :

— « Écoutez. Votre maîtresse m’a dit un secret. Il y a trois mois, elle vous a reçu dans sa chambre pendant la nuit. Depuis lors, vous n’êtes plus revenu la voir. C’est elle qui m’a chargée d’aller vous trouver, pour vous dire qu’elle vous attend, car elle est enceinte. Il faut vous marier bientôt.

— Retourne chez ma maîtresse, et dis-lui qu’elle ne me verra jamais plus. J’ai fait d’elle Ce que j’ai voulu. Maintenant, j’ai fini de l’aimer. Si elle est enceinte, tant pis pour elle. Mais si elle compte sur moi pour mari, je crois qu’elle attendra longtemps. « 

Quand l’amie de la jeune fille entendit cela, elle n’eut plus mot en bouche, et s’en revint, en pleurant, chez celle qui l’avait envoyée.

— « Eh bien ! Que t’a répondu mon galant ?

— Ton galant est un méchant homme. Il m’a répondu : « Retourne chez ma maîtresse, et dis-lui qu’elle ne me reverra jamais plus. J’ai fait d’elle ce que j’ai voulu. Maintenant, j’ai fini de l’ai-