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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

vouloir mourir. Nul ne pensait à le tenir propre. On lui donnait bien juste de quoi ne pas mourir de faim. Pourtant, il était toujours gras et frais, avec du linge blanc, les mains et le visage nets, et les cheveux bien peignés.

Les gens de la maison n’y comprenaient rien.

— « Imbécile, comment fais-tu, pour être toujours si bien portant et si propre ?

— Chaque nuit, pendant que vous dormez, ma pauvre mère vient me trouver. Elle m’apporte de la soupe, du pain et du vin. Elle me lave, me peigne, et me change de chemise. »

Les parents de l’Innocent épouvantés, s’en allèrent trouver le curé de la paroisse.

— « Bonjour, Monsieur le curé. Nous avons une morte qui revient chaque nuit à la maison. Voici de l’argent. Dites des messes, s’il vous plaît, pour que le Bon Dieu tire la morte du purgatoire, et pour qu’elle nous laisse en repos.

— Mes amis, vous aurez contentement. »

Les parents de l’Innocent s’en retournèrent chez eux. Mais, chaque jour, le pauvre enfant se levait mieux portant et plus propre que jamais.

— « Imbécile, comment fais-tu, pour être toujours si bien portant et si propre ?

— Chaque nuit, pendant que vous dormez, ma pauvre mère vient me trouver. Elle m’apporte de