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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

Le monsieur lui donna un quartaut d’écus, et l’enfant s’en revint à la maison.

Le lendemain, le plus jeune des trois frères, qui n’avait que trois ans, dit à sa mère :

— « Mère, je veux aussi aller au bois.

— Non, mon ami, tu n’iras pas. Tu es trop petit.

— Mère, je vous dis que je veux y aller. »

Par force, il fallut le laisser aller au bois. Quand il y fut, il trouva le monsieur.

— « Bonjour, monsieur.

— Bonjour, mon ami. Où vas-tu ?

— Monsieur, je m’en vais ramasser des broussailles. À la maison, nous n’avons rien pour manger, ni pour nous chauffer.

— Ne viendrais-tu pas avec moi, mon ami ?

— Si monsieur : aussi bien avec vous qu’avec un autre. »

Le monsieur l’amena dans son château, et lui donna une lettre, une gaule, et un cheval.

— « Monte à cheval, et va porter cette lettre à ma bonne mère. Quand tu seras arrivé devant la mer, tu lui donneras trois coups de gaule, et la mer se partagera par le milieu. »

L’enfant prit la lettre, la gaule, monta à cheval, et partit. Quand il arriva devant la mer, il donna trois coups de gaule, et la mer se partagea par le milieu. Il s’en alla loin, loin, loin.