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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

gâteau roux, comme s’il eût été fait de farine de blé et de jaunes d’œufs.

Le lendemain, elle envoya l’aîné de ses enfants au bois. L’enfant trouva le monsieur.

— « Bonjour, monsieur.

— Bonjour, mon ami. Où vas-tu ?

— Monsieur, je m’en vais ramasser des broussailles. À la maison, nous n’avons rien pour manger, ni pour nous chauffer.

— Ne viendrais-tu pas avec moi, mon ami ?

— Si, monsieur : aussi bien avec vous qu’avec un autre. »

Le monsieur l’amena dans son château, et lui donna une lettre, une gaule, et un cheval.

— « Monte à cheval, et va porter cette lettre à ma bonne mère. Quand tu seras arrivé devant la mer, tu lui donneras trois coups de gaule, et la mer se partagera par le milieu. »

L’enfant prit la lettre, la gaule, monta à cheval, et partit.

Quand il fut arrivé devant la mer, il jeta la lettre dans l’eau, et s’en revint.

— « Monsieur, votre bonne mère vous fait bien souhaiter le bonjour. Elle se porte bien.

— Eh bien, mon ami, que préfères-tu, le ciel ou un quartaut d’écus ?

— Monsieur, le ciel est bien quelque chose ; mais l’argent vaut bien davantage. »