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LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

Le Bon Dieu se mit à rire, et poursuivit son chemin. Mais saint Pierre n’était pas content, surtout quand il entendait dire par les pauvres qui recevaient l’aumône des passants : « Que le Bon Dieu vous paie ! »

— « Allons, pensait le pauvre saint Pierre, mon maître m’a mis dans de jolis draps. — « Que le Bon Dieu vous paie ! Que le Bon Dieu vous paie ! » Voilà ce que j’entends dire tous les cent pas. Le Bon Dieu n’a pas un sou dans sa poche. Je vais quitter son service. Qu’il s’arrange comme il pourra. »

Le Bon Dieu riait toujours.

— « Saint Pierre, je sais ce que tu penses. Tu veux quitter mon service. Ne te gêne pas, mon ami.

— Bon Dieu, vous avez deviné juste. Bon voyage. Moi, je retourne en paradis. »

Alors, le Bon Dieu monta sur une aubépine fleurie, et la secoua de toute sa force. Les fleurs tombaient comme grêle. En tombant, elles se changeaient en beaux écus neufs. Saint Pierre les ramassa jusqu’au dernier.

— « Bon Dieu, dit-il, vous ne serez pas embarrassé pour payer vos dettes. Je retourne à votre service.

— Saint Pierre, comme tu voudras. Mais tu as manqué de confiance en moi. Pour te punir, je