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SUPERSTITIONS

plaît, pour l’amour de Dieu et de la sainte Vierge Marie. Pater noster, qui es in cœlis…

— Avec plaisir, pauvres gens. Entrez, La soupe est sur la table. Voici une miche de pain, de l’ail, du sel. Je descends à la cave, pour vous tirer du vin vieux. Il y a sept ans, trois pauvres, plus jeunes que vous, passèrent par ici. Ils me donnèrent cet âne avec son bât et son licou, en me recommandant de le faire travailler ferme, sans lui donner ni foin, ni paille. Je l’ai toujours laissé aller chercher sa vie tout seul, le long des chemins et parmi les haies. Pourtant, j’ai pitié de ce pauvre animal. C’est avec lui que j’ai achalandé mon moulin et fait ma fortune.

— Meunière, c’est nous qui vous avons donné cet âne, avec son bât et son licou. Maintenant, il faut nous le rendre.

— Avec plaisir, pauvres gens. »

Notre-Seigneur, saint Pierre et saint Jean montèrent tous trois sur l’âne, qui les porta jusqu’à son château.

— « Un morceau de pain, madame, s’il vous plaît, pour l’amour de Dieu et de la sainte Vierge Marie. Pater noster…

— Avec plaisir, pauvres gens. Tenez. Voici trois miches de pain de dix livres chacune. Il y a sept ans passés, trois pauvres plus jeunes que vous, vinrent demander l’aumône à la porte de