Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
LE BON DIEU, LA VIERGE, LES SAINTS

tout à son aise, la remit en place, et repartit avec saint Pierre et saint Jean.

— « J’en ferai bien autant que cet homme, pensa le forgeron. »

Alors, il coupa la jambe gauche de devant au cheval, et la ferra tout à son aise. Mais la pauvre bête saignait, et le forgeron ne put remettre le membre à sa place. Aussitôt, il courut après Notre-Seigneur.

— « Mon ami, mon ami, venez m’aider, je vous prie, à remettre la jambe au cheval. »

Notre-Seigneur vint remettre le membre à la bête, et dit :

— « Forgeron, voilà qui est fait. À l’avenir, ne jure plus comme un païen, et n’insulte plus ceux qui veulent te rendre service. »

Notre-Seigneur repartit avec saint Pierre et saint Jean. Tous trois s’en allèrent frapper à la porte d’une pauvre métairie.

— « Un morceau de pain, s’il vous plaît, métayère, pour l’amour de Dieu et de la sainte Vierge Marie. Pater noster, qui es in cœlis…

— Pauvres gens, vos prières ne nous profiteront guère. Je n’ai qu’un morceau de pâte dans le pétrin.

— N’ayez pas peur, métayère. Votre pâte va augmenter. Il y en aura assez pour tous.

En effet, la pâte augmenta à vue d’œil, jus-