Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.

III

l’homme blanc



Voici ce qui est arrivé à un vieux soldat qui a perdu une jambe à la guerre, et qui s’en va demandant son pain de porte en porte.

Ce vieux soldat suivait un jour le chemin de Nérac à Agen, avec un seul morceau de pain dans sa besace. Arrivé près du village de Moncaut, il s’assit au bord d’un fossé. Le pauvre homme commençait à manger, quand il vit venir à lui un homme vêtu de blanc de la tête aux pieds : chapeau blanc, habits blancs, souliers blancs, et un grand bâton blanc à la main droite.

— « Que fais-tu là, mon ami ?

— Vous le voyez, monsieur. Je mange un morceau de pain. Nous partagerons, si vous voulez.

— Avec plaisir, mon ami. »

L’Homme Blanc s’assit au bord du fossé, à