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CONTES MYSTIQUES

trouva que, par un miracle du Bon Dieu, le tablier était plein de fleurs.

Donc, la marâtre ne pouvait pas voir la Petite Demoiselle. Vingt fois le jour elle la battait. Mais la Petite Demoiselle priait toujours Dieu, et était toujours compatissante et aumônière envers les pauvres.

Le père de la Petite Demoiselle et la marâtre eurent une fille. Que fit la marâtre ? Elle tua sa fille, et s’en alla dire à son homme :

— « Ta fille a tué ma fille. Tu sais ce que tu as à faire. »

Que fit le père ? Il coupa le poignet à la Petite Demoiselle, lui mit l’enfant morte dans le tablier, et la jeta dehors.

La Petite Demoiselle s’en alla loin, loin, loin : elle trouva une petite fontaine. À la petite fontaine, elle lava son bras mutilé. Aussitôt, sa main lui revint plus belle qu’auparavant. Ensuite elle y baigna l’enfant morte, et l’enfant revint à la vie.

La Petite Demoiselle et l’enfant s’en allèrent loin, loin, loin. Ils trouvèrent une troupe de bergers. La Petite Demoiselle leur demanda de lui donner un peu de lait, pour faire vivre l’enfant. Les bergers lui donnèrent du lait, et toutes deux repartirent.

Elles s’en allèrent loin, loin, loin. Enfin, elles