Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
CONTES DIVERS

À l’heure convenue, tous deux étaient dans la prairie. Quand les étoiles marquèrent minuit, le Prince des Sept Vaches d’Or dit :

— « Valet noir, joue de la flûte. »

Le Valet noir obéit. Aussitôt, Sept Vaches d’Or sortirent de terre. Elles vinrent saluer leur Prince, et se mirent à paître au clair de la lune.

— « Valet noir, prends une Vache d’Or, moi l’autre, et trayons-les chacune dans un chaudron. Après celles-là, ce sera le tour des autres. »

Une heure après, les deux chaudrons étaient pleins de lait, qui se changea aussitôt en doubles louis d’or, et en quadruples d’Espagne. Le Prince des Sept Vaches d’Or en remplit deux sacs de bonne toile de chanvre, et les noya dans le Gers.

Après les deux premières Vaches d’Or, ce fut le tour des cinq autres. Avant le lever du soleil, les Sept Vaches d’Or étaient rentrées sous terre, et cinq autres sacs de doubles louis d’or et de quadruples d’Espagne étaient noyés dans le Gers.

— « Valet noir, tu sais où sont les sept sacs. Je te les donne. Pêche-les à ton loisir, et prends garde que nul ne te voie. Maintenant, rentrons au château. »

Un mois après la Saint-Jean, le Prince des Sept Vaches d’Or était sous terre. Le Valet noir n’épargna rien pour l’enterrement, ni pour les messes hautes et basses. Cela fait, il partit pour