— Prince des Sept Vaches d’Or, que le Bon Dieu et la sainte Vierge Marie vous paient votre charité. »
Le jeune homme partit avec ses cent pistoles. Trois jours après, il revint vêtu de deuil.
— « Prince des Sept Vaches d’Or, vous m’avez fait beaucoup de bien. Si vous voulez, je vous servirai toute ma vie. Mais je ne veux pas de gages. C’est à prendre ou à laisser.
— Mon ami, je te prends à mon service. Tu n’auras pas de gages. On t’appellera le Valet noir, et tu auras un grand pouvoir sur tous les autres serviteurs du château. »
Au bout d’un mois, le Valet noir savait mieux que personne les affaires de son maître, et il vint lui dire en grand secret :
— « Prince des Sept Vaches d’Or, vous donnez et vous dépensez par dessus vos moyens. Encore un an de cette vie, et je vous vois sur la paille.
— Valet noir, tu ne sais pas ce que tu dis. Je n’ai ni femme ni enfants. Si par hasard j’étais sur la paille, mes amis ne me laisseraient manquer de rien.
— Prince des Sept Vaches d’Or, ne vous y fiez pas. »
Le lendemain, pendant le dîner, le Prince des Sept Vaches d’Or dit à ses invités :
— « Êtes-vous mes amis ?