noirs gardaient la Fleur Dorée, la fleur qui chante au soleil levant. Ils m’ont tant et tant mordu, que j’ai perdu la moitié de mon sang. Belle, dites-moi quand nous fiancerons.
— Galant, nous fiancerons quand tu m’auras donné l’Oiseau Bleu, l’oiseau qui parle et qui raisonne comme un chrétien.
— Adieu, belle. Attendez-moi, le soir de la Saint-Roch[1], sur le seuil de votre maison. »
Le soir de la Saint-Roch, la belle attendait son galant sur le seuil de sa maison.
— « Bonsoir, belle. Voici l’Oiseau Bleu, l’oiseau qui parle et qui raisonne comme un chrétien. Dites-moi quand nous épouserons.
— Galant, nous épouserons, quand tu m’auras donné le Roi des Aigles, le Roi des Aigles prisonnier dans une cage de fer. Mon Dieu, galant, comme tu es triste.
— Triste, j’ai bien raison d’être triste. L’Oiseau Bleu, l’oiseau qui parle et qui raisonne comme un chrétien, dit que vous ne m’aimez pas.
— Oiseau Bleu, tu en as menti. Tout-à-l’heure je te plumerai, je te ferai cuire tout vif.
— Adieu, belle. Attendez-moi, le soir de la Saint-Luc[2], sur le seuil de votre maison. »