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XL
PRÉFACE


Et d’abord, les titres de ces nombreuses pièces n’ont absolument rien d’arbitraire. Ils sont tirés de la pratique même des conteurs ruraux.

Cette pratique désigne aussi, sous le nom collectif de Contes, toutes les traditions orales en prose ; mais nos paysans les distinguent instinctivement en Contes proprement dits, en Superstitions, et en Récits.

Les Contes proprement dits, sont les narrations plus ou moins empreintes de merveilleux, et dont la fausseté n’est douteuse ni pour celui qui parle, ni pour ceux qui l’écoutent. Ils correspondent aux Märchen allemands, et sont matériellement caractérisés, au début et à la fin, par des formulettes dont il sera question plus bas.

Les Superstitions, généralement acceptées comme vraies, par le narrateur et les auditeurs, ne comportent pas de formulettes initiales et finales.

Ces formulettes font aussi défaut dans les Récits, c’est-à-dire dans les anecdotes vraies, ou tout au moins vraisemblables, n’ayant par conséquent rien de merveilleux, et généralement plaisantes, à peu près comme les Schwenke d’Outre-Rhin.

Telle fut la classification que je proposai, et que je suivis, dès 1867, dans mes Contes et Proverbes populaires recueillis en Armagnac. Un critique fort autorisé, M. Gaston Paris, la déclara « heureuse et juste », et la proposa même, comme exemple, aux futurs collecteurs de traditions en prose. Je ne vois pas