Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XXXVI
PRÉFACE


principaux conteurs par moi consultés. À mesure qu’ils parlaient, j’écrivais vite, vite, dans le dialecte natal, sauf à collationner ensuite, en attendant de traduire, avec un parti pris de fidélité brutale.

De 1855 à 1867, je recueillis patiemment, sans rien publier, bornant alors mes recherches et mon ambition aux anciens comtés de Fezensac, d’Armagnac, d’Astarac, de Pardiac, de Gaure, de L’Isle-Jourdain, aux vicomtés de Lomagne, de Fezensaguet et de Gimoëz, dont l’ensemble correspond à peu près au département actuel du Gers, un moment appelé le Département d’Armagnac, quand on créa les circonscriptions nouvelles, en 1789.

Mon premier essai, cantonné dans ces limites, parut, je l’ai déjà dit, en 1867, sous le titre de Contes et Proverbes populaires recueillis en Armagnac. En faisant imprimer à petit nombre ces textes gascons introduits, j’aspirais uniquement à provoquer des communications et des critiques profitables, tout en pressentant le goût d’un public encore fort peu nombreux.

Le succès dépassa mon attente. Mes compatriotes attestèrent unanimement ma pleine sincérité. En France, comme à l’étranger, des érudits de première compétence me sommèrent obligeamment d’activer et d’étendre mes recherches. Mais je tenais à ne travailler qu’à loisir. C’est pourquoi mes Contes populaires recueillis en Agenais, traduction française et