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XXIX
PRÉFACE

tout supérieurs, du petit nombre de témoins définitifs que je laisse parler ici.

Chaque pièce du présent recueil porte le nom du fournisseur, ou des fournisseurs responsables. J’indique aussi, mais une fois pour toutes, le lieu de leur naissance et de leur résidence, leur âge actuel, leur degré de culture littéraire. Enfin, je note s’ils sont déjà morts ; et j’appelle, en cas pareils, de nouveaux garants, qui certes ne valent pas en général les premiers conteurs, mais qui suffisent amplement à me couvrir, pour la sincérité du fond.

Ces précautions ont leur prix ; mais il ne faudrait pas s’en exagérer l’importance et l’efficacité. Je ne serais pas embarrassé de le prouver, par bien des raisons. Une simple anecdote suffira.

Bon nombre de mes narrations patoises, consignées en 1867, dans mes Contes et Proverbes populaires recueillis en Armagnac, étaient alors absolument inconnues dans certaines communes du Gers et du Lot-et-Garonne, par exemple Le Saumont, Moncaut, Lamontjoie, Le Pergain-Taillac, Berrac, Saint-Mézard, Ligardes, etc., etc. Il en est tout autrement aujourd’hui, grâce à des lectures faites, par certains de mes amis, à de petits paysans, qui ont propagé ces traditions, aujourd’hui très vivantes dans ces contrées, sans que la plupart des narrateurs actuels sachent quand et comment elles y ont pénétré.

Supposons qu’un critique, ignorant ce qui s’est