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AVENTURES PÉRILLEUSES


— Vite, Bâtard, tire la langue. »

Le Bâtard tira la langue, et montra la fleur-de-lys d’or.

— « Tu es mon fils ! Tu es mon fils ! Il y a bien longtemps que je t’attendais. Je suis content d’être le père d’un homme fort et hardi comme toi. Vite, dis-moi ce que tu veux, en paiement du service que tu m’as fait.

— Roi de France, j’ai promis mariage à une demoiselle belle comme le jour et honnête comme l’or. C’est la fille d’un noble du château de Sérillac. Si vous ne me la donnez pas pour femme, vous serez cause d’un grand malheur. Je m’en irai loin, bien loin, en pays étranger, me rendre moine dans un couvent, et je ne reviendrai jamais, jamais.

— Bâtard, je ne veux pas que tu te rendes moine. Ici, tout le monde a besoin de toi. Je suis trop vieux pour rester roi plus longtemps. C’est toi dorénavant qui commanderas à ma place. Je te donne un mois pour aller épouser ta maîtresse et l’amener ici. Pars, et ne manque pas de revenir au temps marqué.

— Merci, roi de France. »

Le Bâtard partit aussitôt, pour épouser la demoiselle, et il revint avec elle au temps marqué. Le roi de France fut bien aise de les voir tous deux. Il commanda de grandes fêtes dans