Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.
300
AVENTURES PÉRILLEUSES


force soldats. Si cela continue, toute mon armée y passera. Te sens-tu capable de me débarrasser de ce rien qui vaille ?

— J’essaierai, général. »

Le même soir, le Bâtard prit sa vieille épée de chevalier maltais, et s’en alla tout seul faire sentinelle dans un grand bois. Jusqu’à minuit, il ne vit ni n’entendit rien. Le dernier coup de minuit sonné, le Bâtard vit venir à lui l’homme qui avait le pouvoir de se changer en toutes sortes de choses sept fois par nuit. Aussitôt, l’homme se changea en chien.

Mais le Bâtard se méfiait, et il attendit sans peur ni crainte. Alors, l’homme se changea en hibou.

Mais le Bâtard se méfiait, et il attendit sans peur ni crainte. Alors, l’homme se changea en ver luisant.

Mais le Bâtard se méfiait, et il attendit sans peur ni crainte. Alors, l’homme se changea en feuille sèche.

Mais le Bâtard se méfiait, et il attendit sans peur ni crainte. Alors, l’homme se changea en brume.

Mais le Bâtard se méfiait, et il attendit sans peur ni crainte. Alors, l’homme se changea en bruit de cloche qui sonne l’agonie.

Mais le Bâtard se méfiait, et il attendit sans