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AVENTURES PÉRILLEUSES


— Non. J’ai des affaires qui pressent, et je ne veux pas être roi du peuple des Corps sans âmes. Faites-vous baptiser. Le baptême vous fera chrétiens. Alors, vous fêterez le dimanche, et non pas le vendredi, qui est un jour de malheur. En attendant, faites de ce château un hôpital, pour les pauvres et les passants.

— Bâtard, nous t’obéirons en tout, et ceux que nous commandons feront comme nous. Pour te payer tes bons conseils, nous allons t’enseigner les finesses de ceux qui ont le pouvoir de se changer en toutes sortes de choses.

— Avec plaisir, mes amis. »

Alors, les cinq hommes enseignèrent au Bâtard les finesses de ceux qui ont le pouvoir de se changer en toutes sortes de choses, et lui souhaitèrent bonne nuit. Cela fait, le Bâtard s’endormit jusqu’au matin, et se remit en route au soleil levant. Le soir du centième jour, il avait rejoint, en pays étranger, l’armée du roi de France qui combattait les ennemis.

Le Bâtard alla trouver son général.

— « Bonsoir, général.

— Bonsoir, Bâtard. Tu es garçon de parole, et tu fais bien de revenir. Depuis que tu es parti, les ennemis ont pris à leur service un homme qui a le pouvoir de se changer en toutes sortes de choses sept fois par nuit. Par ce moyen, il me tue