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AVENTURES PÉRILLEUSES


bois voisin, une Grand’Bête à sept têtes, qui nous prend chaque année la plus belle de nos jeunes filles. Hier encore, elle nous a fait dire qu’elle viendrait nous manger tous, si nous ne lui en amenions pas une. Par force il a fallu obéir. Ce matin, nous sommes allés mener dans le bois une demoiselle belle comme le jour.

— Gens de la ville, quittez le deuil et ne pleurez plus. Je vais aller dans le bois, et s’il plaît à Dieu, je tuerai la Grand’Bête à sept têtes, et je délivrerai la demoiselle.

— Dieu t’assiste, brave jeune homme, et te garde de malheur. »

L’aîné des jumeaux siffla son chien, tira son épée, et partit pour le bois au grand galop de son cheval. Après trois heures de course, il trouva, liée au pied d’un arbre, la demoiselle belle comme le jour.

— « Monsieur, qu’êtes-vous venu faire ici ? Retournez-vous-en bien vite. J’entends les cris de la Grand’Bête à sept têtes. Vous pouvez encore vous sauver, pendant qu’elle me mangera.

— Demoiselle, je ne suis pas venu pour fuir. Je veux tuer la Grand’Bête à sept têtes, et vous épouser aujourd’hui. Hardi ! mon chien. Gagne ton avoine, mon bon cheval. »

Pendant trois heures d’horloge, l’aîné des jumeaux combattit la Grand’Bête à sept têtes, et