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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— Père, j’épouserai le roi de France. Mais je veux qu’il me donne, en présent de noces, trois robes : l’une couleur du ciel, l’autre couleur de la lune, la dernière couleur du soleil. Je veux qu’il me donne aussi un couvert d’or, avec l’assiette et le gobelet, un trol[1] d’or, et douze fuseaux d’or, avec la filière.

— Tu auras tout cela, cria le roi de France qui écoutait à la porte. »

Le présents arrivèrent le lendemain, et le mariage fut fait quinze jours après.

En sortant de l’église, le roi de France dit à sa femme :

— « Je pars pour un grand voyage. Si, dans neuf ans, je ne suis pas revenu, tu partiras pour me chercher. »

Le roi de France partit donc pour son grand voyage ; et huit années franches se passèrent sans qu’il revint. Sa femme attendit encore un mois, puis elle partit à la recherche de son mari. Au bout de trois jours, elle trouva une peau d’âne sur son chemin, et la mit sur ses épaules. Au bout de trois autres jours, elle arriva au bord d’un ruisseau, où des femmes lavaient la lessive.

— « Lavandières, avez-vous vu le roi de France ?

  1. Instrument qui sert à faire les écheveaux.