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LES BELLES PERSÉCUTÉES


et buvait qui voulait. Le valet, tout habillé de neuf, et luisant comme un calice, se tenait debout, derrière la chaise de la mariée, et ne la laissait manquer de rien.

— « Valet, lui dit son maître, c’est la dernière fois que tu sers à table. Je veux te marier aujourd’hui même.

— Maître, vous êtes bien honnête.

— Valet, nous ne manquons pas ici de jolies filles. Choisis celle que tu voudras. »

Le valet choisit une fille jolie comme le jour, et sage comme une image.

— « Maître, voici ma femme.

— Valet, je veux l’embrasser. Maintenant, mettez-vous tous deux à table avec nous, et ne vous laissez manquer de rien. Le curé vous mariera demain matin. Je veux être ton parrain. Ma fille sera ta marraine[1]. »

  1. Dictée par Marianne Bense, du Passage-d’Agen (Lot-et-Garonne).