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LES BELLES PERSÉCUTÉES


que je ne vous ai pas obéi. Votre dernière fille n’est pas morte. Je l’ai placée dans le château d’un autre roi, comme gardeuse de dindons. Ce que vous avez pris pour sa langue, était la langue de ma chienne.

— Tant mieux, valet. Nous allons partir sur-le-champ, pour chercher la pauvrette, et la ramener ici. »

Ils partirent tous deux sur-le-champ, et sept jours après ils arrivèrent au château du roi.

— « Bonjour, roi.

— Bonjour mes amis. Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Roi, j’ai été roi moi-même, et j’avais un château aussi beau que le tien. Mes deux filles aînées m’ont chassé, et ma dernière est chez toi, comme gardeuse de dindons. Il faut que tu me la rendes.

— Mon ami, je ne peux pas. Mon fils est tombé amoureux de ta fille, au point qu’il en a perdu le boire et le manger. Je te la demande en mariage pour lui.

— Roi, fais venir ma fille, pour qu’elle parle librement. Je ne veux pas la marier par force. »

On alla chercher la gardeuse de dindons.

— « Bonjour père, et la compagnie.

— Bonjour, ma fille. Parle librement. Veux-tu épouser ce jeune homme ? »