Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/321

Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
LES BELLES PERSÉCUTÉES


tandis que les actes sont des mâles, et vous avez agi à votre tête. Mais ce qui est fait est fait, et le regret ne sert de rien. Attendez-moi là. Je reviens. Nous allons partir ensemble. Je veux toujours être votre valet.

— Valet, reste ici, pour ton bien. Je n’ai plus de quoi te payer, ni de quoi te nourrir.

— Maître je vous servirai pour rien, et j’ai de quoi vivre pour nous deux.

— Valet, comme tu voudras. »

Le valet entra dans le château, et revint un moment après, avec une besace pleine sur le dos.

— « Allons, partons. »

Au bout de sept jours de voyage, ils arrivèrent dans un pays, où ils trouvèrent en vente une petite métairie, avec une maison de maître. Le valet l’acheta, et la paya comptant avec les louis d’or qu’il avait reçus pour sa peine, quand on croyait qu’il avait fait mourir la dernière fille du roi.

— « Maître, cette petite métairie est la vôtre. Buvez, mangez, chassez, promenez-vous, tandis que je travaillerai les champs et les vignes.

— Merci, valet. Il y a force maîtres qui ne te valent pas. »

Pendant que tout cela se passait, la dernière fille, que son père croyait morte, demeurait toujours, comme gardeuse de dindons, dans le châ-