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LES BELLES PERSÉCUTÉES


Barbe-Bleue monta, brandissant son coutelas bien affilé.

— « Hardi ! mes frères. À mon secours. »

Barbe-Bleue lâcha sa femme, et siffla ses trois dogues, grands et forts comme des taureaux.

Sabre au poing, les deux frères arrivaient sur la plate-forme de la tour.

— « Hardi ! mes frères. À mon secours. »

Pendant une heure d’horloge, bêtes et gens firent bataille. Enfin, Barbe-Bleue tomba mort avec ses trois dogues, grands et forts comme des taureaux.

— « Petite sœur, ce gueux et ses bêtes ont fini de mal faire. Partons. »

Le frère aîné prit sa sœur en croupe. Le cadet prit la jolie Bergerette. Au coucher du soleil, ils arrivaient au château de leurs parents.

— « Bonjour, mon père. Bonjour, ma mère. Vous m’avez pleurée comme morte, et morte je serais, au château de Barbe-Bleue, sans l’amitié de cette jolie Bergerette. »

Tous s’embrassèrent, comme des gens bien heureux de se revoir.

À souper, le frère cadet parla.

— « Écoutez, mon père. Écoutez, ma mère. Je suis amoureux de la jolie Bergerette. Si vous ne me la donnez pas pour femme, demain je