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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— La Fleur, parle. Je répondrai. Archevêque de Jérusalem, jugez-nous.

— Roi d’Angleterre, j’ai fait service à la Princesse. En paiement, elle m’a donné trois mouchoirs de soie, un blanc, l’autre bleu, l’autre rouge. Si je veux les garder, peut-elle me les reprendre ?

— Non, La Fleur. Ce qui est donné est donné. Ce qui est promis est promis.

— Roi d’Angleterre, c’est bien dit. Mais tu t’es condamné toi-même. La Princesse a les trois mouchoirs de soie, parce qu’il m’a plu de les lui rendre. Mais, en paiement de mes services, elle m’a fait aussi promesse de mariage. Cette promesse, il me plaît de la garder.

— Princesse, dit l’archevêque de Jérusalem, La Fleur a-t-il dit la vérité ?

— Archevêque de Jérusalem, La Fleur a dit la vérité. En paiement de ses services, je lui ai donné trois mouchoirs de soie, l’un bleu, l’autre blanc, l’autre rouge. Ces mouchoirs, je les ai, parce qu’il lui a plu de me les rendre. Je lui ai fait aussi promesse de mariage. Cette promesse, il la garde, et j’en ai le cœur content. Archevêque de Jérusalem, jugez-nous.

— Roi d’Angleterre, tu as tort.

— Archevêque de Jérusalem, c’est vrai. Je me suis condamné moi-même. La Princesse est à La