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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— « Ah ! ceci est bon à savoir. »

Le souper fini, les Vents ôtèrent leurs manteaux, leurs grandes bottes, et allèrent se coucher. À minuit, ils étaient debout. Alors, La Fleur et son valet dirent au Vent d’Autan :

— « Bonjour, Vent d’Autan. Veux-tu de quoi faire longtemps ribotte avec tes frères, comme hier soir ?

— Oui, certes.

— Eh bien, Vent d’Autan, voici un mulet chargé d’or. Il est à toi, si tu nous emmènes à Jérusalem.

— Pauvres gens, jamais vous ne pourrez me suivre.

— Vent d’Autan, ceci nous regarde.

— Eh bien, partons. Le temps de cacher mon or, et de chausser mes grandes bottes. »

Pendant que le Vent d’Autan cachait son or, La Fleur et son valet sautèrent chacun dans une de ses grandes bottes.

Il n’était que temps. Le Vent d’Autan se chaussa.

— « Maître, valet, y êtes-vous ?

— Oui. »

Le Vent d’Autan partit à travers les nuages. Vingt fois par heure, il criait à rendre sourd :

— « Maître, valet, y êtes-vous ?

— Oui. »