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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— « Bonjour, pape de Rome. Je viens vous demander un grand service.

— Parle, mon ami.

— Pape de Rome, un méchant homme m’a pris ma femme. Savez-vous où elle est ?

— Non, mon ami. Mais saint Pierre te le dira. »

Alors, le pape de Rome regarda dans la campagne, et siffla. Aussitôt, un aigle, grand comme un bœuf, vint se poser au bord de la fenêtre.

— « Aigle, tu sais ce que je veux. Obéis. »

L’aigle prit le roi dans ses serres, et l’emporta sur le seuil du paradis. Le roi regarda par le trou de la serrure. Il vit le Bon Dieu et la sainte Vierge, qui chantaient vêpres, parmi les anges et les saints. Cela était si beau, si beau, qu’il ne se pressait pas de frapper. Mais l’aigle lui donna un grand coup de bec.

— « Allons, dépêche-toi. J’ai d’autres affaires ailleurs. »

Au premier coup de marteau, la porte s’ouvrit.

— « Bonjour, saint Pierre. Je viens de la part du pape de Rome, Je viens vous demander un grand service. Un méchant homme m’a pris ma femme. Dites-moi où elle est.

— Mon ami, ta femme est prisonnière, sur une haute montagne, dans une île de la mer. À l’ombre d’un grand chêne, elle dort, et dormira