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LES BELLES PERSÉCUTÉES


— « Père, lui dit-elle un jour, quand vous allez en campagne, vous ne manquez jamais de rapporter de beaux présents à vos deux aînées. Mais il n’y a jamais rien pour moi.

— Ma fille, que veux-tu que je te rapporte ?

— Père, rapportez-moi une fleur.

— Ma fille, je te promets contentement. »

Quelques jours après, le roi partit en campagne. En passant dans une grande ville, il acheta de beaux présents, pour ses deux filles aînées, et rien pour la dernière. Cela fait, il se remit en route. Le soir, il passa près d’un beau château, dans un superbe parterre. Alors, il se souvint de la promesse qu’il avait faite à la dernière de ses filles.

Aussitôt, le roi mit pied à terre, et cueillit la plus belle fleur. Il ne l’avait pas cueillie, qu’il entendit une voix.

— « Roi, tu m’as volé la plus belle de mes fleurs.

— Qui es-tu ? Je t’entends ; mais je ne te vois pas.

— Je suis qui il me plaît ; et tu me verras si je veux. Tu m’as volé la plus belle de mes fleurs. Donne-moi une de tes filles en mariage. Sinon, je vous mange tout vifs, toi et les tiens.

— J’en parlerai à mes filles. »

Le roi se remit en route. Arrivé dans son