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CHÂTIMENTS


Pierre, et il n’oublie pas ce que vous endurez pour lui. »

Le pivert repartit comme une balle.

Tout un an, la reine espéra, sans rien voir venir. Enfin, un pèlerin de Saint-Jacques[1] vint frapper à la porte du château.

— « Pan ! pan ! Valets, allez dire à la reine que je vends de belles médailles d’or et d’argent, de beaux chapelets de diamants, bénis par le pape de Rome. »

Les valets obéirent.

— « Valets, retournez à vos affaires. »

Les valets partis, le pèlerin de Saint-Jacques verrouilla la porte en-dedans, ouvrit sa longue robe, et montra l’épée de saint Pierre, qui pendait à sa ceinture.

Alors, la reine parla.

— « Nous sommes tous deux seuls, bien seuls.

— Bonjour, mère. J’ai fini de courir le monde. J’ai trouvé l’épée de saint Pierre. Je n’ai pas oublié ce que vous avez enduré pour moi. — Où est le Roi des Païens ?

— Mon fils, le Roi des Païens est à la chasse, avec son fils. Avant une heure, ils seront de retour.

— Mère, avant une heure, le Roi des Païens aura fini de mal faire.

  1. Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne.