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CHÂTIMENTS


cheval. Vite, ma lance. Vite, mon épée d’acier trempé. »

Tout le monde obéit. Le roi sauta sur son cheval.

La reine et l’enfant regardaient, montés à la plus haute tour du château.

— « Hardi, camarades ! Avant la nuit, j’entends que nous ayons mis au soleil les tripes de ces gueusards. Vous, tombez sur les officiers et les soldats. Moi, je me charge du Roi des Païens. »

Et le roi partit en avant, au grand galop de son cheval.

La reine et l’enfant regardaient, montés à la plus haute tour du château.

Mais la reine avait dit vrai. Sur le Roi des Païens, le fer et l’acier trempé perdaient tout pouvoir. D’un coup de hache, il fit voler à vingt pas la tête du roi.

La reine et l’enfant regardaient, montés à la plus haute tour du château.

Alors, les soldats du roi s’enfuirent épouvantés, courant comme des lièvres, et criant comme des aigles :

— « Nous sommes trahis ! Nous sommes trahis ! »

La reine et l’enfant regardaient, montés à la plus haute tour du château.

Ils étaient pâles comme un linceul. Pourtant,