Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.
VI
PRÉFACE


Basques, la fausseté de trois documents, dont deux au moins, étaient alors tenus pour authentiques par l’universalité des érudits[1].

  1. J.-F. Bladé. Dissertation sur les chants héroïques des Basques, broch. in-8o. Paris, 1866. J’ai prouvé, dans ce mémoire, la fausseté du Chant des Cantabres, publié pour la première fois, en 1810, par Guillaume de Humboldt, celle du Chant d’Altabiscar, fabriqué, en 1835, par Garay de Monglave, et celle du Chant d’Annibal, confectionné en 1845 par Mary Lafon. Dès 1866, M.  Gaston Paris approuva mon argumentation, dans la Revue critique (p. 217-222), à l’exception de quelques points très secondaires. J’ai tenu compte de ces critiques, dans mes Études sur l’origine des Basques, p. 444 et 448. Au concours des Antiquités de la France, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres décerna une mention honorable à ma Dissertation. C’est pourquoi j’ai éprouvé quelque surprise, en lisant le passage ci-après dans l’Histoire de la littérature française depuis ses origines jusqu’à nos jours, par J. Demogeot, 17e édition, Paris, 1880, p. 13, note 5 : « Ce poème (le Chant des Cantabres) fut découvert en 1590, par Ibañez de Ibarguen, et publié pour la première fois en 1817, par G. de Humboldt, dans le Mithridate. Mon ami Julien Vinson, jeune et savant linguiste, croit que ce chant ne remonte pas au delà du XVIe siècle. » M. Vinson, et ses deux collaborateurs, MM. Hovelacque et Picot, m’ont rendu plus de justice dans leurs Mélanges de linguistique et d’anthropologie, publiés en 1880. Relativement au Chant d’Altabiscar, présenté comme authentique par Garay de Monglave (Journal de l’Institut historique, de 1834, p. 174-179), M. Vinson s’explique aussi comme il convient, à mon égard, dans un travail publié dans la Revue de linguistique, et intitulé Bibliographie du Folk-lore basque. Ce travail a paru dans les numéros du 15 octobre 1883 et du 15 janvier 1884. Tout ce qui concerne le Chant d’Altabiscar se trouve dans le no de janvier, p. 45-72. La fausseté de ce document n’est plus aujourd’hui déniable. Quand j’écrivis ma Dissertation, j’ignorais que la question eût été discutée entre MM. Antoine