Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
ET VENGEANCES


— Roi, c’est vrai. Je suis un homme de grand sang. Mais il m’est commandé de ne pas montrer mon visage.

— Homme Voilé, comme tu voudras. Ton père est bien heureux d’avoir un fils sage, fort, hardi comme toi. Le mien s’en est allé je ne sais où. C’est une canaille, qui ne vaut pas la corde pour le pendre.

— Roi, je connais votre fils. Ne vous pressez pas de le condamner. Depuis longtemps, il a fini de mal faire, et il tâche de le prouver.

— Homme Voilé, je ne te crois pas. Si ce rien qui vaille revient jamais, c’est moi qui me charge de le recommander au bourreau. »

Le fils du roi salua son père, et revint trouver le curé dans son église.

— « Bonjour, curé. Voici mon épée et mon voile noir. Cache-les sous le maître-autel de ton église, et rends-les-moi, quand je viendrai te les demander.

— Pauvre, je ferai comme tu as dit. »

Le fils du roi s’en retourna chez son maître, toucher, du lever au coucher du soleil, son troupeau de cent porcs, tout le long de la mer grande. Cela dura longtemps, bien longtemps.

Un jour, le fils du roi songeait, assis au pied d’un chêne. À la cime du chêne, un bel Oiseau d’Or chantait.