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CHÂTIMENTS


— Oui, mon ami. J’ai besoin d’un porcher, pour toucher, du lever au coucher du soleil, un troupeau de cent porcs, au bois, tout le long de la mer grande.

— Eh bien, métayer, prends-moi à l’épreuve. »

Le fils du roi se loua donc comme porcher. Chaque matin, il partait, toucher son troupeau de cent porcs au bois, tout le long de la mer grande. Chaque soir, il le ramenait à l’étable.

Cela dura longtemps, bien longtemps. Le fils du roi avait fini de mal faire. Dans le pays, tout le monde l’aimait, car il était fort et hardi, laborieux comme personne, et toujours prêt à faire service à chacun.

Un soir, le fils du roi ramenait son troupeau de cent porcs à l’étable. Arrivé sur le bord du bois, il entendit de grands cris. C’était un loup noir, grand comme un cheval, qui emportait la chèvre d’une pauvre vieille femme. Aussitôt, le fils du roi assomme le loup noir, à grands coups de bâton, et rend la chèvre à sa maîtresse.

— « Porcher, merci, dit la pauvre vieille femme. Porcher, je sais à quoi tu penses nuit et jour ; mais il ne me plaît pas de te le dire. Porcher, tu m’as fait un grand service, et j’entends te le payer. Regarde ce chêne creux. C’est là que je demeure. Quand tu seras en peine, retourne ici sur le premier coup de minuit, et crie trois fois :