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III
PRÉFACE


plus complètes pour le fond, et supérieures pour le style[1].

Quoi qu’il advienne de ce Supplément, voici le principal de la périlleuse entreprise, dont je suis tenu d’expliquer la méthode et l’économie.

Toutes les pièces en prose par moi recueillies, portent le nom collectif de Contes, sauf à les distinguer et grouper comme il sera dit en temps utile.

Pas plus en Gascogne qu’ailleurs, ces Contes ne sont récités à des dates fixes et précises. Mais il est des travaux et des temps plus particulièrement propices. Pour les signaler, comme il convient, je remonte, en souvenir, aux jours de mon enfance et de ma jeunesse.

Voici l’été. Le soleil baisse. Dans notre jardin de Lectoure, les oisillons chantent, parmi les hautes branches des cyprès. À l’ombre, avec ses servantes, ma grand’mère, pareille aux matrones romaines, file la laine ou le lin. Assis aux pieds de l’aïeule, je me tais, et j’attends.

— « Servantes, amusons le petit. »

En voilà jusqu’à la nuit.

Dans l’idiome natal, les beaux contes se déroulent, scandés par les voix rythmiques et lentes. Ils se

  1. C’est déjà fait en grande partie, depuis que j’ai arrêté le manuscrit du présent recueil, que je tiens fort à ne pas grossir outre mesure, et surtout avec précipitation.