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CHÂTIMENTS


— Bonjour, mes amis. Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Roi, depuis l’âge de dix-sept ans, votre fils s’est perdu, dans les mauvaises compagnies. Il est devenu joueur, ivrogne, méchant, libertin. Quelque jour il sera notre maître. Faites-le donc châtier, pour qu’il se corrige, et pour que nous ayons un bon roi, quand vous serez mort.

— Merci, mes amis. Je me tiens pour averti. Retournez-vous-en tranquilles. »

Alors, le roi s’informa, et sut que les chefs du pays lui avaient dit la vérité. Sur-le-champ, il manda son fils et le bourreau.

— « Mauvais sujet, depuis l’âge de dix-sept ans tu t’es perdu, dans les mauvaises compagnies. Tu es devenu joueur, ivrogne, méchant, libertin.

— Bourreau, donne-lui cent coups de fouet. »

Le bourreau fit son métier.

— « Et maintenant, mauvais sujet, tu vas pourrir trois ans en prison. — Bourreau, mène mon fils au geôlier. »

Ce qui fut dit fut fait. Pendant trois ans, le fils du roi pourrit en prison. Mais il ne se corrigea pas, et il sortit plus joueur, plus ivrogne, plus méchant, plus libertin que jamais. Cela revint au point, que les chefs du pays s’assemblèrent encore une fois, et retournèrent chez le roi.

— « Bonjour, roi.