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ET VENGEANCES


de rien. Mais un matin, le roi se réveilla en criant :

— « Hô ! valets ! Debout, fainéants ! Vite, mon fouet. Vite, ma trompe. Vite, mon meilleur cheval et ma meute. »

Cinq minutes après, le roi était en selle, et partait au grand galop, sonnant de la trompe, au milieu de ses chiens, qui criaient comme une bande de diables. Sept heures après, il descendait devant la porte de la maison, où la bûcheronne était demeurée seulette.

— « Bonjour, bûcheronne. Je suis le roi.

— Bonjour, roi. Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Bûcheronne, fais à dîner, et mets mon couvert, pendant que j’enfermerai mon cheval et mes chiens à l’étable.

— Roi, vous serez obéi. »

Quand le dîner fut prêt et le couvert mis, le roi s’attabla. La bûcheronne le servait.

— « Bûcheronne, je t’ai pris ton mari et tes enfants. Tu ne les reverras jamais, jamais. Pour mon malheur et celui des autres, je suis marié à une femme méchante comme l’enfer. Elle me fait des filles, comme une poule pond des œufs. Mais elle est mule pour les garçons. Ce qui lui manque, tu l’as. Voilà pourquoi je suis venu. Nous aurons ensemble un fils, qui m’aidera