Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
ET VENGEANCES


reine vous fait des filles, comme une poule pond des œufs. Mais elle est mule pour les garçons. Un jour pourrait venir, où vos gendres se partageraient le pays, et rendraient les gens plus malheureux que les pierres. Il ne faut pas que cela soit. Roi, tâchez d’avoir un fils tel que vous, pour vous aider quand vous serez vieux, et pour nous commander quand vous serez mort.

— Mes amis, vous avez raison. Ne vous tourmentez pas davantage. Le temps viendra, où vous verrez que je sais pourvoir à tout. Maintenant, allons dîner et jouer aux cartes. »

Le roi, les nobles et les riches, allèrent s’attabler pour manger, boire, et jouer aux cartes jusqu’à la nuit. Quand les invités furent partis, le roi manda son premier homme d’affaires.

— « Mon ami, tu sais que je suis forcé de faire une pension de cent écus, à tous les pères qui ont au moins douze garçons vivants.

— Roi, j’aurais tort de ne pas le savoir. C’est moi qui paie les pensions de vos deniers. Cent pères sont dans le cas que vous dites ; et je paie, de votre part, à nonante-neuf, une pension de cent écus. »

Alors, le roi regarda de travers son premier homme d’affaires.

— « Écoute. J’entends que toutes mes dettes soient payées. Prouve-moi, sur-le-champ, que tu