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ET VENGEANCES


Le bourreau prit son grand coutelas bien affilé. Mais, en touchant le cou du roi, la lame se brisa comme verre.

— « Bourreau, prends le grand coutelas bien affilé de ton premier valet, et recommence. »

Le bourreau prit le grand coutelas bien affilé de son premier valet. Mais, en touchant le cou du roi, la lame se brisa comme verre.

— « Bourreau, prends le grand coutelas bien affilé de ton second valet, et cette fois, tâche de ne pas me manquer. »

Le bourreau prit le grand coutelas bien affilé de son second valet. Mais, en touchant le cou du roi, la lame se brisa comme verre.

Alors, le peuple cria :

— « Le Bon Dieu ne veut pas qu’il meure. Le Bon Dieu ne veut pas qu’il meure.

— Taisez-vous. C’est moi qui commande. »

Le roi regardait avec des yeux si courroucés, que chacun se tut et trembla de peur.

— « Bourreau, mande un valet chercher un autre grand coutelas bien affilé.

— Roi, ni moi, ni mes valets, ne pouvons vous obéir. Il est dit que, quand je manque trois fois, par ma faute, un homme condamné à mort, c’est lui qui doit prendre ma place, et moi la sienne. Il est dit que je dois vivre, quand je ne suis pas en faute. Il est dit que dorénavant, ni