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ET VENGEANCES


juger moi-même. — Soldats, amenez ma mère. »

Les soldats amenèrent la mère du roi.

— « Mère, c’est moi qui vous juge. Vous avez voulu faire mourir mes deux jumeaux. Vous êtes cause que, pendant plus de sept ans, j’ai traité pis qu’une chienne ma femme, qui n’avait rien fait pour le mériter.

— Ce n’est pas vrai. Prouve-le moi.

— Soldats, amenez ma femme. »

Les soldats amenèrent la reine.

— « Femme, dis ce que tu sais.

— Roi, je ne parlerai pas contre votre mère. »

Le roi regarda sa femme. Il comprit qu’il n’en tirerait rien, ni par raison, ni par force. Cependant, sa mère criait toujours :

— « Ce n’est pas vrai. Prouve-le-moi. »

En ce moment, une pomme rouge comme un coquelicot tomba par terre. C’était la Pomme qui danse. Elle se mit à danser, à danser, jusqu’à ce qu’elle se posât, sans plus bouger, sur la tête de la mère du roi.

— « Mère, vous le voyez. La Pomme qui danse vous accuse.

— La Pomme qui danse ne parle pas. »

Alors, la Pomme qui danse s’en alla, et elle ne revint jamais, jamais. Le roi se trouva fort embarrassé. Sa mère criait toujours :