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TRADITIONS


Alors, le Diable posa le seigneur à cent pas de son château, et partit. Le pauvre homme était si mal vêtu, qu’il avait l’air d’un mendiant. Jusqu’à la nuit, il demeura caché. Alors, il frappa, sans peur ni crainte, à la porte du château.

— « Pan ! pan !

— Pauvre, que demandes-tu ?

— Valets, qui commande ici ?

— Pauvre, celui qui commandait ici est mort en Terre-Sainte. Demain, sa femme se remarie. Maintenant, elle est là-haut, dans la grand’chambre, qui soupe avec son fils et ses trois galants. »

Le seigneur monta l’escalier plus vite que le vent.

— « Bonsoir, messieurs. J’arrive de Terre-Sainte. Je vous apporte des nouvelles.

— Pauvre, quelles nouvelles apportes-tu ?

— Les nouvelles que j’apporte, c’est qu’il y a ici trois rien qui vaille, qui se font maîtres chez les autres, trois gueux, qui n’ont pas pitié d’une femme et d’un enfant. Les nouvelles que j’apporte, c’est que cette racaille a fini de mal faire. Les nouvelles que j’apporte, c’est qu’il y a, sur la table, des couteaux affilés et pointus. Armez-vous, et faisons bataille. Au plus fort la guirlande. Hô ! Hardi ! »

En un moment, les trois frères gisaient à terre,