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Hélas ! le groupe errant des misères fiévreuses
Grelotte aux vents trempés qui soufflent du ciel noir ;
Pensons aux malheureux, surtout aux malheureuses,
Qu’épargna le trépas, mais non le désespoir.

Oui ! votre âme s’émeut, votre main secourable
S’ouvre à tant d’infortune. Ils pourront réparer
Ce qui dans leur malheur n’est pas irréparable,
Ces braves gens, aux yeux rougis de tant pleurer.

Riches, la charité rend saintes les richesses ;
Pauvres, il faut prêter à ceux qui n’ont plus rien :
Travailleurs et soldats, bourgeoises et duchesses,
Unissez l’or joyeux au cuivre faubourien.

Donnez, mères, donnez pour tant de mères veuves ;
Donnez, enfants, pour tant de petits orphelins
Agenouillés en pleurs le long des larges fleuves,
Dont les flots des débris de leur bonheur sont pleins !