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la catholique, qui nous a enseigné les préceptes qui nous permettent de nous passer d’elle aujourd’hui. Enfants ingrats, nous meurtrissons le sein qui nous a nourris, parce que la nourriture qu’il nous donne aujourd’hui n’est plus digne de nous ; nous méprisons cette fausse clarté qui a pourtant accoutumé peu à peu nos yeux à regarder la lumière. Sans elle, nous étions aveugles dès le berceau, à jamais ! … Croyez-vous qu’un admirable imposteur comme Moïse n’ait pas fait faire un formidable pas à la philosophie, par conséquent à l’humanité ? Voyez cette sublime absurdité qui s’appelle la Bible ! N’est-il pas facile de dégager de ce splendide fatras la plupart des vérités que nous connaissons aujourd’hui ? Il fallait les habiller, à cette époque, des costumes du temps, il fallait leur faire endosser la livrée de l’erreur, du mensonge, de l’imposture. Le dogme, la religion ont eu sur l’homme une influence heureuse, décisive. Que si vous m’objectez les persécutions, les crimes, les infamies qui ont été commises en son nom, je vous répondrai que l’humanité