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fut remarquée. Après sa mort, Marmontel, dans son livre Symphonistes et Virtuoses, a déclaré que « son jeu » avait « un charme inimitable », et qu’il était un « virtuose consommé », tandis qu’Émile Perrin, dans le discours qu’il prononçait, le 10 juin 1876, à l’inauguration du monument élevé sur sa tombe[1], le qualifiait d’exécutant incomparable.

Voici les recommandations qu’il m’avait faites lorsqu’il m’avait exhorté à étudier sérieusement le piano : me surveiller, me critiquer, m’écouter très attentivement et recommencer les passages jusqu’à ce que l’attaque de la touche produisît la qualité de son voulue, ne pas me contenter d’à peu près, apprendre l’emploi raisonné de la pédale pour soutenir les sons même pendant les plus courts moments quand c’était nécessaire et durant que la main était forcée d’abandonner une ou plusieurs touches dont les cordes pourtant devaient continuer à vibrer. Il obtenait, du reste, des effets merveilleux de douceur par l’usage simultané

  1. Inséré en tête du deuxième recueil de Mélodies de Bizet.