Mai 1869.
Cher ami,
Je n’aime pas beaucoup à donner des conseils, mais une fois n’est pas coutume :
À votre place, j’irais me retremper à la campagne ; je passerais l’été à me reposer, rêver ; je travaillerais peu, je lirais modérément ; je laisserais un peu de côté la philosophie et les inconvénients qui en découlent ; — et au mois d’octobre ou de novembre ou même de décembre, je viendrais à Paris. Je suis peut-être un peu intéressé à vous conseiller cette combinaison.— Mon père est indisposé, et cette indisposition va peut-être retarder mon mariage de quelques jours. Je pars immédiatement. Je ne vous verrai pas.— Que ferez-vous à Paris en juin ? Pas de théâtres, rien d’intéressant… Enfin, cher ami, voyez ; mais je vous avoue que quel que soit mon bonheur, je me consolerais difficilement de ne pouvoir profiter de votre voyage.
Écrivez-moi. Qu’allez-vous faire ? — En juin, nous nous verrons si peu…
Votre vrai ami.