Page:Bizet - Lettres à un ami, 1909.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

deux ouvrages, et il redemande l’affaire à cor et à cri. La pièce est très avancée. J’ai lu hier le premier acte qui est très réussi ; tout à l’heure on va me montrer le deuxième. Dans quelque temps, j’aurai, je pense, mon poème. Seulement, Perrin me demande formellement (et avec l’autorité pressante dont dispose un directeur de l’Opéra envers un compositeur qu’il tient entre le pouce et l’index), Perrin donc me demande de concourir pour la Coupe.— Il me tient ce langage : « Vous aurez le prix ; si vous ne concourez pas, j’aurai une partition médiocre, et je serai navré de ne pouvoir obtenir avec la Coupe le succès que je rêve.— Vous seul pouvez réussir cet ouvrage aujourd’hui ! » Traduisons :

« J’ai peur de n’avoir pas une très bonne chose à mon concours.— Si Bizet concourt, j’aurai une chose possible ; s’il y a mieux, je lâcherai Bizet avec ardeur. »

D’un autre côté, j’ai fait les deux premiers actes, et je suis extrêmement content.— C’est de beaucoup supérieur à tout ce que j’ai fait